Les jardins d'Hélène

Brise glace - Jean-Philippe Blondel

30 Septembre 2011, 14:30pm

Publié par Laure

brise-glace.jpgAurélien, 17 ans, nouveau venu au lycée, est un élève solitaire qui ne cherche pas trop à se lier d’amitié avec les autres. Paraître invisible lui convient très bien. Effacé, il porte un drame en lui, auquel il s’efforce de survivre depuis quatre ans. « Cela avait un rapport avec l’hiver, avec la glace. Avec le deuil. » (p.85) Inutile d’en dire plus, d’ailleurs quand on connaît tous les autres ouvrages de Blondel, l’histoire nous est quasi familière. Mais Aurélien va céder sous le « brise-glace » qu’est Thibaud (avec un d, il insiste) et c’est par l’intermédiaire du slam que l’adolescent va se libérer du poids qui l’engourdit. Un très beau roman sur la culpabilité, la trahison, la vie qui continue toujours, et le pouvoir de l’écriture dans la reconstruction.

 

Sans doute pas mon préféré de l’auteur, peut-être parce que le slam et l’écriture qui y est liée ne m’ont pas vraiment touchée - même si j’apprécie toujours autant la sensibilité intérieure des personnages et leur façon d’y faire face - parce que son univers peut-être m’est devenu trop familier, ou les parutions trop rapprochées, alors que paraissait au même moment Et rester vivant, et que je perçois forcément les similitudes… Mais pour un ado qui découvrirait Blondel par ce titre-là ou après quelques autres de cette collection (ce qui est quand même le plus vrai semblable !), je pense qu’il y a là matière à le toucher, ne serait-ce que par le ton très proche : Blondel est un fin observateur de l’adolescence (il est enseignant en lycée) et ça se sent !

 

Lu et aimé par Clarabel, Bauchette,  Serge Cabrol pour encres vagabondes, …

 

Actes Sud junior, septembre 2011, 106 pages, prix : 10 €

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Crédit photo couverture : © Ocean / Corbis et éd. Actes Sud junior

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Derniers adieux - Lisa Gardner

29 Septembre 2011, 19:36pm

Publié par Laure

 

Traduit de l'américain par Cécile Deniard

 

derniers-adieux.jpgC'est moi ou la pédophilie et la pornographie mettant en scène des enfants est vraiment à la mode en ce moment dans les polars ? Du coup ce thriller se veut assez convenu, sans grande originalité (sa seule part originale a trait à l'élevage des nombreuses araignées évoquées), et ne gagne son rythme haletant que sur les cinquante dernières pages.

Certes la construction est habile, les passages en italique traduisant le point de vue des enfants victimes induisent des narrateurs différents dont on n'a pas toujours conscience sur le moment, mais ce procédé use aussi du filon « la victime reproduit ce qu'elle a vécu enfant », oscillant entre reconduction du mal ou reconstruction positive façon happy end, ce qui n'a rien de bien nouveau.

L'enquêtrice enceinte et confrontée à un choix dans sa vie de couple apporte une touche féminine à l'ensemble, mais la psychologie des personnages reste là encore convenue et souvent déjà vue.

Nul doute que depuis le Grand Prix des Lectrices de Elle 2011 dans la catégorie policiers pour son précédent titre (La maison d'à côté) on nous abreuve de traductions de ses nouveaux romans, voire d'anciens (à noter que celui-ci date de 2008 en VO). Attention à ne pas en faire un produit purement commercial.

 

Lu dans le cadre du club testeurs d'Amazon, début août 2011

 

Albin Michel, coll. Special Suspense, 1er septembre 2011, 422 pages, prix :21,50 €

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Crédit photo couverture : © éd. Albin Michel.


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A mort la mort – Frédéric Kessler

27 Septembre 2011, 14:00pm

Publié par Laure

a-mort-la-mort.jpgLéopold Sinécure, 11 ans, vient de perdre son grand-père. Le décès est annoncé par le croque-mort du village, Albert Nuizzard, marié à la sage-femme Joséphine, qui avec le même roulement de tambour, annonce les naissances. C’est le cycle de la vie.

Mais Léopold ne l’entend pas de cette façon : il ne comprend pas à quoi sert la mort, sinon à faire pleurer les gens, il décrète alors, avec son copain Alphonse « La mort ne sert à rien. A mort la mort. » Mais à chaque fois qu’ils prononcent cette phrase, des événements étranges se produisent, tels que décrits dans le grand livre des croque-morts, trouvé chez Albert : « Malheur à ceux qui auront pour projet de tuer la mort, car elle les rejoindra à pas de géant, dans un cliquetis infernal pour cracher sur les insolents son haleine létale. »

Mais Léopold réussit à convaincre autour de lui, et les villageois (à l’exception du couple Nuizzard) pactisent avec la grande Faucheuse : elle les oublie, les laisse tranquilles, en contrepartie, tout est figé : plus rien ne pousse, il n’y a plus ni fruits ni légumes ni végétaux, et les humains ne grandissent plus, et ne se reproduisent plus.

Si cela semble séduire au départ, les villageois se rendent vite compte … qu’il s’ennuient terriblement et regrettent beaucoup de choses du temps d’avant !

J’ai beaucoup aimé ce court roman, qui fait se poser aux enfants plein de bonnes questions, ils ne s’y sont pas trompés d’ailleurs, car l’éditeur offre en fin d'ouvrage quelques extraits des échanges entre les élèves et l’auteur, dans le cadre du projet dans lequel s’est inscrit ce livre : « le feuilleton des Incorruptibles ». Chaque semaine l’auteur envoie un nouveau chapitre aux groupes d’élèves participants, et ces derniers lui posent des questions et peuvent influer sur l’histoire.

L’idée est de faire pénétrer les enfants dans les coulisses de la création, de l’écriture d’une histoire à sa publication.  

J’ai aimé aussi le côté imaginaire de l’histoire, les déclarations à l’ancienne à la façon des contes (il n’y a pas d’époque définie, on nous dit juste que c’était « il y a très longtemps, dans un pays qui n’existe plus aujourd’hui »), le cheminement de la réflexion de Léopold, têtu, mais qui rencontrera celle qui le fera changer d’avis….

Une belle découverte, une collection à suivre, très accessible, pour les 8-11 ans.

 

Lu aussi par Fantasia (et sa maîtresse), et Clarabel, ... 

 

Ed. Thierry Magnier, coll. Le feuilleton des Incos, 94 pages, mai 2011, prix : 4,95 €

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Crédit photo couverture : ed. Thierry Magnier

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L'ostie d'chat, tome 1 - Iris et Zviane

21 Septembre 2011, 09:54am

Publié par Laure

ostie-dchat-tome1.jpgC’est l’histoire d’un blog publié en format manga, comme ça arrive de plus en plus souvent. C’est l’histoire d’un chat qui sert de prétexte à narrer les aventures sentimentales de deux jeunes potes. C’est frais et dynamique, et 100 % québécois, ce qui dans le ton et le vocabulaire peut dérouter ou au contraire séduire !

Ne cherchez donc pas un manga sur les chats, ce n’est pas vraiment le sujet, même si le bon gros Legolas est bien là, et se trouve baladé entre Jasmin et Jean-Séb, il n’est pas l’essentiel du récit. Il faut remonter un peu en arrière, ce chat avait été recueilli par un ancien colocataire, qui s’est suicidé, et depuis, par respect et en souvenir de lui, ses amis se partagent la garde du chat, en râlant mais sans avoir vraiment envie non plus de s’en séparer.

Histoires sentimentales, soirées drague, plans qui tombent à l’eau, colocation, on est dans un registre qui plaira sans doute aux jeunes adultes. Des retours en arrière expliquent la rencontre des deux amis, leur histoire familiale, cela apporte un fond plus grave ou tout simplement plus riche au récit.

Beaucoup de scènes dénudées qui peuvent sembler un peu gratuites, mais qui sont souvent marrantes. Ma grande surprise a été de découvrir que derrière ces deux noms d’auteurs qui se mettent si bien dans la peau de deux jeunes hommes se cachent en fait deux jeunes femmes !

 

 A lire « pour le fun », comme ils disent J

 

Le blog d’ostie d’chat : http://legolaslove.canalblog.com

 

(Parution prévue en 3 tomes)

 

Delcourt, coll. Shampooing, août 2011, 159 pages, prix : 8,95 €

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Crédit photo couverture : ©  Iris et Zviane et éd. Delcourt.

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Camille aime pas danser - Marie-Sophie Vermot

21 Septembre 2011, 09:11am

Publié par Laure

camille-aime-pas-danser.jpgCamille, 14 ans, en classe de 3ème, vit dans l’ombre de sa sœur Anastasia, 15 ans, en classe de 2nde, « brillante, belle, gracieuse ». Elles vivent seules avec leur mère depuis le départ de leur père, qui a fondé une nouvelle famille ailleurs. Mais la tante Mathilde et la grand-mère sont très présentes. Un jour de shopping, Mathilde s’exclame sur le petit ventre à peine rond d’Anastasia : l’adolescente est enceinte, mais s’est voilée la face.

La tante Mathilde va prendre la situation en main, planning familial, avortement en Espagne car les délais légaux français sont dépassés, tout cela sous le regard attentif de Camille, qui nous raconte l’histoire.

Ce qui est extrêmement surprenant dans ce roman, c’est l’attitude de la mère : elle fuit, ne veut rien savoir de tout cela, laisse les autres se débrouiller, part faire une cure de silence on ne sait où, mais ne veut surtout pas affronter le problème, ni même en entendre parler. Immature et irresponsable. Personne ne la juge ni ne cherche à comprendre, aucune tentative d’explication : on la laisse à sa petite vie, les autres gèrent à sa place, et tout paraît si normal et si facile. C’est agaçant et l’on reste sur sa faim.

Que ce soit sur le personnage de la mère ou le parcours de l’avortement, le récit est extrêmement détaché, reste en surface des choses, suit un fil logique et sans embûche, où tout semble à la fois simple et hors du monde. Camille tente bien d’avoir un regard plus réaliste (notamment sur le fait que sa sœur ne reprenne pas sa scolarité immédiatement), mais elle ne fait pas le poids. Trop de questions sans réponses, de distance, de chevaliers servants (la tante, la grand-mère, le père qui débarque du Japon) m’ont laissée sur le bord de la route. Le personnage de la mère était intéressant mais l’on n’en fait rien, le reste me paraît « trop facile », sans véritable questionnement psychologique. 16 ans, enceinte, c’est trop tard pour avorter, bah on va à l’étranger tout de suite, et puis voilà. S'agissant d' un roman jeunesse, j'ai du mal à percevoir s'il y avait un message à faire passer et lequel.

 

J’avais commandé ce livre parmi d’autres auprès de ma libraire jeunesse (le commentaire enthousiaste de Clarabel sans douteJ), et puis en récupérant ma commande, elle a laissé échapper cela : « ah celui-ci je l’ai lu. C’est un roman sur l’avortement, mais …bof quoi. » Déstabilisée, je n’ai pas osé le retirer de mon panier, mais après lecture, je crois que j’ai la même conclusion qu’elle.

 

Ed. Thierry Magnier, août 2011, 110 pages, prix : 8 €

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Crédit photo couverture : © Véronique Figuière et éd. Thierry Magnier.

 

 

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Alzheimer mon amour - Cécile Huguenin

16 Septembre 2011, 09:51am

Publié par Laure

alzheimer-mon-amour.jpgCe livre est le récit intime et personnel de Cécile Huguenin, qui a connu cette dure et cruelle épreuve d’accompagner son mari Daniel atteint d’une forme aggravée de la maladie d’Alzheimer. Elle retrace leur parcours, sa lutte, sa présence indéfectible, sa force combattive, et sa vision des soignants rencontrés.

L’écriture est plaisante et soignée, travaillée, entrecoupée des poèmes de son mari. C’est une histoire personnelle qui dès lors n’appelle pas la critique. Toutefois je me suis fait la même réflexion tout au long du livre : j’ai souvent pensé au récit de Marie-Dominique Arrighi sur sa récidive de cancer du sein, avec en tête ce dont elle s’excusait presque constamment : la chance d’avoir une aisance financière et intellectuelle (elle était journaliste à Libé), de pouvoir faire face et questionner, d’avoir les moyens et l’audace de le faire. Mais quid de tous les autres, qui n’ont pas ces ressources, que ce soit l’aisance de communication, la ténacité à questionner et obtenir des réponses, et tous les frais financiers collatéraux … Cécile Huguenin a tous ces moyens, mais n’en fait jamais la réflexion : j’ai trouvé presque indécent le chapitre à Madagascar, où certes elle se défend de faire vivre là-bas quelques familles qu’elle a embauchées pour se faire aider, les passe-droits, cette aisance financière un peu trop arrogante. Bien sûr sa conduite n’est dictée que par son amour pour son mari et sa lutte féroce pour l’entourer au mieux, mais cela m’a gênée, car pour une personne qui le peut, combien d’autres ne le peuvent pas, et se retrouvent dans le dénuement le plus total ?

De même la dernière partie montre l’endroit idéal pour accompagner la fin de vie des malades, où humanité et respect sont les valeurs défendues. Puisse ce chapitre faire réfléchir et bouger les décisions économico-politiques de santé publique, on peut rêver, ou espérer. Mais ce n’est pas encore une généralité.

 

Aussi de ce livre plus que le témoignage « Alzheimer » je préfère garder deux choses : c’est d’abord et avant tout pour moi le récit d’une très belle histoire d’amour, fidèle et indéfectible, jusqu’au bout. Ce que je retiens également c’est un détour de la dernière partie qui dit simplement l’importance du respect de la personne : continuer toujours et encore à s’adresser au malade et à le regarder, plutôt que comme trop souvent, s’adresser à son accompagnant, en niant tout simplement la présence de l’autre pourtant vivant.

 

Si ce livre peut apporter un témoignage d’espoir aux familles tristement concernées (et c’est d’une actualité croissante, on le sait bien), non pas d’espoir de guérison, mais simplement de respect et d’humanité, et enfin d’apaisement, c’est déjà une très bonne chose.

 

 

Ed. Héloïse d’Ormesson, juin 2011, 124 pages, prix : 14 €

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Crédit photo couverture : © Emiliano Ponzi / Magnet Reps et éd. EHO

 

 

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La lanterne d'Aristote - Thierry Laget

10 Septembre 2011, 22:03pm

Publié par Laure

lanterne-d-aristote.jpgIl y a quelque chose de lumineux et de jubilatoire dans ce roman de Thierry Laget, auteur que je ne connaissais pas du tout et que je découvre avec cette lanterne d’Aristote qui tient autant du bonheur littéraire (surtout) que de la morphologie de l’oursin (à peine) !
Un homme se fait embaucher par une Comtesse (moderne la Comtesse, en jeans et baskets) pour cataloguer la très vieille bibliothèque de son vieux château. Au milieu des livres anciens, notre homme s’épanouit, et s’émeut à chaque nouvelle rencontre féminine, rêvant de relations qui n’aboutissent pas. C’est superbement écrit (un peu exigeant, mais quel joyau !), érudit (on pense souvent, notamment, à Umberto Eco), avec des fils tendus aux classiques de la littérature (et je ne suis pas sûre d’avoir perçu toutes les références autres que celles clairement citées) et … drôle ! Ah le passage sur les achats de livres en supermarché, en masse parce qu’ils ne valent rien (par rapport à ses collections d’incunables, mais ne résistent pas au temps comme on le verra plus loin) et les titres de Levy (Toutes ces choses qu’on ne s’est pas dites) et Musso (Parce que je t’aime) achetés pour séduire sa belle, mais avec lesquels il fait un bide total !

Réflexion sur la véracité / la vraisemblance dans le roman, sur l’opposition entre littérature classique des bibliophiles et romans de supermarché, jeu sur les narrateurs et la place des personnages, … un régal ! Le tout dans une intrigue qui tient la route, et assez inattendue.
On se demande sans cesse où l’auteur veut en venir mais on savoure chaque phrase jusqu’à la dernière avec un sourire béat : oui, la littérature existe toujours !

Extrait p. 155-156 : « j’avais donné à chacun le livre que j’avais choisi pour lui : la comtesse m’avait remercié avec grâce pour l’Enquête sur l’existence des anges gardiens ; le factoton avait émis un grommellement qui, chez lui, pouvait à la fois trahir la gratitude, l’indifférence et la rancune (mais, deux jours plus tard, pour mon anniversaire, il me fit cadeau, avec un grognement identique, d’une bouteille de vieux porto, et je compris que mon présent ne l’avait pas vexé) ; mais, en découvrant les titres des romans de Guillaume Musso – Parce que je t’aime – et de Marc Levy – Toutes ces choses qu’on ne s’est pas dites – , la jeune fille me lança un regard de défi qui me laissa penaud, marmonna un « merci » qui ne me convainquit guère et ne m’en reparla jamais : pour mon anniversaire, elle ne m’offrit rien et ne partagea même pas le gâteau qu’avait préparé la cuisinière. C’étaient pourtant les meilleures ventes du rayon. »

Extrait p. 210 : « Les oursins, d’ailleurs, n’ont même pas de cerveau, et, quand on a retiré leurs piquants, ils ne sont qu’une bouchée dotée d’un anus, ou, plutôt, pour respecter la chronologie, un anus pourvu d’une bouche. Et savez-vous comment s’appelle cette bouche ? La lanterne d’Aristote ! C’est d’ailleurs le titre du roman que je veux vous faire lire.» (Je me demandais en effet si l’auteur réussirait à nous caser cela dans un roman qui n’a rien à voir, il l’a fait, dans une scène assez cocasse !)

p. 295 : « Celui que vous appelez le Lecteur lit pour que nous continuions d’exister ; s’il referme le livre, nous ne sommes plus. »

Si vous aimez les romans faciles et jetables, passez votre chemin, sinon, ou si vous souhaitez varier justement les plaisirs, foncez !

Une lecture offerte par Libfly et le Furet du Nord dans le cadre de la Rentrée Littéraire, lu en juin 2011.

 

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Gallimard, septembre 2011, 320 pages, prix : 19 euros

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Crédit photo couverture : © Gallimard.

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Et rester vivant - Jean-Philippe Blondel

1 Septembre 2011, 09:10am

Publié par Laure

et-rester-vivant.jpgA dix-huit ans, l’auteur a perdu sa mère et son frère dans un accident de voiture. Quatre ans plus tard, il perd son père… et c’est anesthésié pour une opération des dents de sagesse qu’on le réveille pour lui annoncer la nouvelle qui fait désormais de lui un orphelin. Non, ne sortez pas les mouchoirs, l’auteur ne veut pas de pathos, ce n’est pas possible autant de drames, il y a des limites à la fiction.

Entouré de sa petite amie Laure (qui était sur le point de le quitter au moment de l’accident) et de son meilleur ami Samuel, ils prennent la route pour la Californie, direction Morro Bay, sur les traces de la chanson de Lloyd Cole, Rich. Trois mois sur la route. Trois mois pour savoir ce qu’on fait là et si ça vaut encore le coup, tout cela.

 

C’est sans aucun doute le livre le plus personnel de l’auteur, qui n’en cache pas la réalité autobiographique. Je ne sais pas comment parler de ce livre. D’ailleurs je n’en ai pas envie. J’ai juste envie de le garder pour moi. Parce qu’il y a des mélancolies transitoires qui ne se partagent pas.

Je n’ai rien de commun avec l’histoire de l’auteur, pas de phénomène d’identification donc, pourtant il a cette capacité à faire céder nos propres digues intérieures, sans que l’on saisisse réellement comment ni pourquoi.

On retrouve bien des cailloux blancs déjà semés dans ses romans précédents, l’accident évoqué dans plusieurs livres, le minuscule inventaire de la vente des meubles et objets, et le trio amoureux / amical qui donne ici toutes ses clés.

  

Ce livre touchera sans doute quelques lecteurs comme il en agacera d’autres que le voyage personnel n’intéresse pas. A chacun son chemin.

 

L’excellent billet de George.

 

Buchet-Chastel, septembre 2011, 244 pages, prix : 14,50 €

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Crédit photo couverture : © Buchet-Chastel

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