Les jardins d'Hélène

polars - thrillers

Caïn et Adèle - Régis Descott

7 Septembre 2007, 20:56pm

Publié par Laure

 

cain-et-adele.jpgSuzanne Lohmann est médecin psychiatre, mère de deux filles, et son mari décédé a été victime d’un tueur en série qu’elle a aidé à faire arrêter en dressant son profil psychologique. Ce dernier s’évade tandis que de nouveaux meurtres en série ont lieu, qu’une nouvelle et étrange patiente, Adèle, fréquente le cabinet de Suzanne, et que cette dernière tombe amoureuse d’un inconnu qui l’a renversée en voiture, Abel…

Un thriller dense et touffu, diablement efficace puisqu’il nous tient en haleine jusqu’au bout. Les dernières pages ont même joué avec mes nerfs de lectrice : impossible à lâcher. Les habitués du genre auront peut-être vite compris les ressorts de l’intrigue, mais ça reste néanmoins une lecture très agréable et prenante. Et à ma grande surprise, l’auteur est français, alors que je m’attendais à un thriller américain.

 

Pour un très bon résumé (avec avis enthousiaste), voir chez Clarabel !
Lu début août dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de Elle 2008 pour le jury de septembre, avec l'autre polar proposé : la 37 ème heure de Jodi Compton.
 

JC Lattès, fév. 2007, 327 pages, prix : 18 €

Ma note : 4/5 

Barème Elle : 16/20 (de 15 à 17 : Bien)

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La 37 ème heure - Jodi Compton

7 Septembre 2007, 20:44pm

Publié par Laure

Traduit de l’américain par Jean Esch

 

37eme-heure.jpgSarah Pribek est agent de police à Minneapolis ; où elle travaille au service des personnes disparues. Son mari Shiloh, policier également, est en partance pour Quantico où il va suivre une formation pour entrer au FBI. Entre sa collègue et amie en arrêt maladie depuis le viol et meurtre de sa fille et le sauvetage in extremis d’une jeune fille suicidaire, Sarah tarde à réaliser que son mari a bel et bien disparu. Il n’est jamais arrivé en Virginie pour son stage. Or chacun sait dans ce métier que les 36 premières heures sont capitales pour retrouver une personne disparue… Mais alors pourquoi Sarah attend-elle plus de 48h avant de lancer les recherches ? Déjà le titre ne tient plus ! (Et par là même le postulat du roman.)

J’avoue que j’ai peiné à lire ce livre et je me suis vraiment forcée à le finir. Lent, long et poussif, il ne s’y passe pas grand-chose. Pas de suspense, pas d’angoisse, juste le récit d’un quotidien longuement délayé. Seules les 60 dernières pages relèvent un peu l’ensemble, avec une fin totalement inattendue et à contre-courant d’un roman policier habituel. Une fin très discutable d’un point de vue déontologique d’ailleurs, mais ce premier roman est aussi le premier d’une série avec l’enquêtrice Sarah Pribek, aussi la fin pas totalement fermée laisse-t-elle envisager une suite à la vie personnelle de l’héroïne.

Peu convaincue, je m’en tiendrai à ce seul premier volume, bien loin de l’idée que je me fais d’un policier rythmé et efficace.

Lu fin juillet dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de Elle pour le jury de septembre, ce polar nous était proposé avec celui de Régis Descott, Caïn et Adèle. Mon choix n'a pas été majoritairement partagé puisque c'est la 37 ème heure qui a été retenue par les lectrices. 

Ed. des deux terres, mars 2007, 315 pages, prix : 21,50 €
Ma note : 2/5
Barème Elle : 8/20 (de 8 à 10 : passable)

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Petites morts dans un hôpital psychiatrique de campagne – Michel Steiner

15 Août 2007, 20:57pm

Publié par Laure

petites-morts-hop-psy.jpgUn polar qui se passe dans l’univers fermé et inquiétant d’un hôpital psychiatrique, voilà qui m’intéressait. Un auteur docteur en psychologie et psychanalyste, voilà qui apportait un peu de garantie au sujet. La volonté claire de ce texte ? Dénoncer la barbarie et les tortures infligées dans les asiles du XIXème siècle à nos jours, avec un petit détour par l’Inquisition du XVème et sa chasse aux sorcières, sous couvert de soins apportés aux malades, les soignants étant sûrs alors des vertus thérapeutiques des douleurs et humiliations infligées.

Je vous épargne les détails mais ça commence très « gore », dans le cabinet d’un psychanalyste. Et puis ça devient vite du rigolo, enfin, du n’importe quoi mêlant langage populaire vulgaire et technique savant, avec des personnages peu crédibles, et peu intéressants.

Certes je sais maintenant quelles tortures on infligeait aux fous, mais un essai m’aurait épargné tout un mauvais polar qui se la joue San-Antonio, multipliant à l’infini les synonymes des parties génitales de ces messieurs. Franchement, non. Ou alors c’est un bouquin pour mecs, du genre pas regardant sur l’intrigue. J’espérais sans doute un nouveau Shutter Island ou une autre maison du sommeil, rien à voir.

 

Folio policier n°315, 2003 pour l’édition revue par l’auteur (1999 pour la 1ère édition), 283 pages.

Ma note : 2/5

Crédit photo couverture : éd. Gallimard et ©Lise Sarfati / Magnum / et Amazon.fr

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Le rêve des chevaux brisés - William Bayer

22 Mai 2007, 14:05pm

Publié par Laure

Traduit de l’américain par Gérard de Chergé.

 

reve-chevaux-brises.jpg Je lis assez peu de romans policiers depuis quelques années, et hélas, ce n’est pas celui-ci qui va me donner envie d’en lire davantage ! J’ai peiné, vraiment, pour le finir. Sans compter que les mises en page de chez Rivages sont denses et les polices de caractères petites ! 350 pages en rivages thriller, c’est bien 500 ailleurs. Mais là n’est pas vraiment la question !

Loué par la critique, je n’ai pourtant rien trouvé d’exceptionnel à ce roman noir puisque je m’y suis ennuyée, le trouvant long et bien trop délayé.

David Weiss est dessinateur de portraits-robots indépendant. Il couvre un procès où les caméras de télévision sont interdites, à Calista, ville moyenne (imaginaire) du Midwest, USA. Il est originaire de cette ville, où 26 ans plus tôt, alors qu’il était enfant, un double meurtre sanglant a été commis. Une femme, Barbara Fulraine, et son amant, Tom Jessup, sont sauvagement assassinés alors qu’ils font l’amour dans une chambre d’hôtel. En quoi cela concerne-t-il David ? L’amant était son professeur à l’école, le fils de Barbara était un de ses camarades de classe, mais surtout, son père, psychanalyste, soignait Barbara Fulraine. Pourquoi son père s’est-il suicidé peu après ? Et qui a bien pu enlever la petite fille de Barbara quelques années auparavant ? Entre extraits de journaux intimes et de dossiers médicaux, on tente de percer la personnalité de Barbara Fulraine, constamment hantée par un cauchemar (le rêve des chevaux brisés), fortement sexuel. Chantage, manipulation, psychanalyse, une galerie de personnages secondaires assez importante gravite autour des deux victimes. Par le biais du dessin, David Weiss va dénouer la vérité. Une vérité un peu tirée par les cheveux, même si elle tient la route. Mais un polar qui manque cruellement de dynamisme, plutôt soporifique pour bien dormir.

 

Existe en poche en Rivages noir (491 pages), 9 €. 


Rivages thriller, août 2004, 352 pages, prix : 21 €

Ma note : 2,5/5

Crédit photo couverture : éd. Rivages et Amazon.fr

 

 

 

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L'Oeil de Caine - Patrick Bauwen

23 Avril 2007, 16:29pm

Publié par Laure

L’œil de Caine, c’est le nom d’une émission de télé-réalité proposée par Hazel Caine. 10 candidats sont embarqués pour vivre une semaine en commun, ils cachent chacun un secret. Saurez-vous le deviner ? Mais avant même le début de l’émission l’autocar qui les transporte est victime d’une attaque armée et prend feu. Survivants mais choqués, nos 10 candidats vont  voir leur « Loft Story » se transformer en « Lost / Survivor », à la merci d’un dangereux psychopathe qui va les éliminer les uns après les autres, de façon violente et de plus en plus atroce. Ce roman a tout du best-seller américain, thriller aux rouages bien huilés, références cinématographiques du genre, on imagine d’ailleurs bien un réalisateur s’emparer bientôt des droits, et pourtant, l’auteur est tout ce qu’il y a de plus français. C’est une habitude chez Albin Michel, cf. Maxime Chattam, par exemple. Bref, ça fonctionne, malgré un démarrage un peu lent.

Ce roman m’a été conseillé par une bénévole à la bibliothèque : « tu verras, c’est excellent, on ne peut plus s’arrêter, c’est très bien construit, etc. Mais surtout, ne va pas lire les dernières pages avant la fin, sinon tu perds toute la surprise. » Je n’ai pas cette habitude, je ne vais jamais lire les dernières pages avant la fin. Mais cette mise en garde m’a mis la puce à l’oreille, si bien que j’ai compris l’astuce du roman très vite, dès les 150 premières pages, donc évidemment, ça perd tout intérêt, j’avais trouvé le ressort. Du moins m’en doutais. Et mon doute s’est confirmé à la lecture des dernières pages. (Je vous laisse le suspense). En fait je regrette un peu d’avoir passé quelques heures à lire ce livre. Voilà un pur produit commercial, qui surfe sur une vague à la mode, mêlant tous les ingrédients déjà bien éprouvés du genre, bref, ça s’appelle un best-seller, et ça se vend. C’est la seule chose sans doute qu’on peut en attendre : de l’argent…

Albin Michel, janvier 2007, 485 pages, prix : 22 €

Ma note : 3/5

Crédit photo couverture : éd. Albin Michel et Amazon.fr

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Le point d'équilibre - Frank Turner Hollon

24 Mars 2007, 09:25am

Publié par Laure

Le point d’équilibre est le premier roman traduit en français de F. Turner Hollon, mais l’auteur n’en est pas à son coup d’essai aux Etats-Unis, où il exerce la profession d’avocat, tout en écrivant depuis longtemps romans, nouvelles et livres pour enfants.

Ce livre m’a déçue. Si la première partie est très prenante et anxiogène, la deuxième n’est pas à la hauteur. Mais revenons au début : Michael Brace est marié depuis 15 ans à Suzanne, leur couple s’effrite sans qu’ils sachent vraiment pourquoi. Ils font chambre à part et n’ont plus qu’un seul accord : préparer une fête pour leur quinzième anniversaire de mariage. Mais Suzanne manigance quelque chose et voilà qui met à rude épreuve les nerfs du lecteur : on sent bien qu’il y aura meurtre, mais on est encore loin d’imaginer la manipulation perverse de Madame. Puis une fois le crime commis, s’ouvre alors le procès au tribunal. Et c’est là où je n’adhère plus : les suppositions (justes) des uns arrivent comme par miracle sans être jamais expliquées ou démontrées logiquement – elles ne seront d’ailleurs pas exploitées – et la fin est réellement insatisfaisante : une pirouette qui ne règle pas l’affaire, frustrant ! Par ailleurs l’auteur a ouvert des pistes intéressantes sur l’enfance de Suzanne et son rapport à ses parents, à son père en particulier, qui pourraient expliquer ce qui advient dans le roman, mais il les abandonne aussi vite sans même s’en dédouaner. Là encore, frustrant ! Bref, pour moi, un roman policier inabouti, plus proche du coup d’essai que du chef d’œuvre.

 

Les avis de Clarabel (plus enthousiaste : 4/5) et de Cuné (qui l’a jugé « sympatoche » : 3/5)

Traduit de l’américain par Aline Azoulay

Buchet Chastel, oct. 2006, 342 pages, prix : 20 €

Ma note : 2,5/5

 

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Mort in vitro - Martin Winckler

9 Octobre 2006, 10:09am

Publié par Laure

Bien connu pour sa Maladie de Sachs qui a eu le Prix Inter en 1998 et son étude des séries américaines (les Miroirs de la vie, en 2002), Martin Winckler est l’écrivain médecin dont on rêve tous, tel que nous apparaît son personnage romanesque de médecin généraliste attentif, à l’écoute et d’une humanité généreuse. En 2003, en coédition Fleuve Noir et la Mutualité Française, il se lance dans le Polar Santé. Ainsi naît Mort in vitro, enquête-réalité sur les industries pharmaceutiques. Roman inspiré de la réalité, on retrouve le couple d’enquêteurs que forment le juge d’instruction Jean Watteau et le médecin généraliste Charly Lhombre, déjà apparus dans la série du Poulpe : Touche pas à mes deux seins. Ici l’enquête est double : un professeur de pharmacologie meurt dans un accident de voiture alors que l’enquête révèle qu’il a reçu une balle dans la tête avant de prendre le volant ( !), tandis qu’une jeune femme enceinte décède d’une complication rare : un placenta accreta. Et si le professeur avait découvert le trafic d’un gynécologue véreux corrompu par les labos ? Et si les femmes enceintes curieusement décédées avaient toutes pris ce même médicament ? Enquête au pays de la procréation médicalement assistée, et des enjeux économiques des laboratoires pharmaceutiques.

J’ai eu un peu de mal avec ce bouquin. D’abord, on devine assez facilement tous les ressorts de l’intrigue, mais la dénonciation de ces procédés étant peut-être l’objectif premier de l’auteur, on ne pourra lui en vouloir pour cela. Je n’ai pas aimé la narration éclatée qui fait qu’alternent des épisodes différents  à des dates différentes, des extraits d’articles de presse ou des émissions de radios, des scènes personnelles de patientes ou des phases de l’enquête juge/médecin. Pour ne pas s’y perdre, il faudrait lire le roman d’une seule traite. Pas toujours possible ! Au lecteur donc de reconstituer la chronologie narrative et au départ j’ai eu du mal à mémoriser tous les personnages ! (Même à la fin je ne suis pas certaine d’avoir vraiment compris qui était à la tête de quel labo et les fusions et autres rachats : tous dans le même panier de crabes !)

J’ai aimé par contre ces allusions récurrentes chez Winckler : tout se passe toujours à Tourmens, cette ville imaginaire contraction de la ville de Tours et de la ville du Mans (maintenant que j’habite la région, on me l’a expliqué !), les références à Sachs et toujours cette préoccupation du généraliste en campagne, qui est humain avant d’être tiroir-caisse.

A lire de préférence si vous avez une journée entière devant vous. Toujours dans la veine polar médical, son dernier roman publié s’appelle Camisoles et reprend les mêmes personnages que Mort in vitro.

 

Libra Diffusio, janv. 2004, 212 p. ISBN 2-84492-145-0 (éditeur au Mans, livre en gros caractère). Parution initiale chez Fleuve noir puis en Pocket.

Ma note : 3/5

 

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La femme en vert - Arnaldur Indridason

13 Juillet 2006, 14:56pm

Publié par Laure

Mon premier polar islandais !

Dans la banlieue de Reykjavik, lors d’une fête d’anniversaire, un bébé mâchouille… un os humain ! Tout près, un squelette enseveli qu’on déterre. Qui peut bien être enterré là, et depuis quand ? Le commissaire Erlendur va mener l’enquête, avec ses fidèles acolytes, Elinborg et Sigurdur Oli. Ici, pas de tralala ni de police scientifique, mais au contraire tout va lentement, l’analyse du squelette est confiée à un archéologue. Ce n’est pas le plus important de l’enquête.

Comme surgi de nulle part, l’histoire d’une famille ayant vécu là nous est racontée, dans ses détails sordides, le père de famille étant un homme violent, battant et harcelant femme et enfants. Bien sûr il y a un lien entre cette famille et l’affaire de squelette déterré, qui va se dénouer peu à peu. Souvenirs du passé, reconstitution d’une vie de famille se mêlent à des éléments de l’enfance et du présent d’Erlendur (sa fille est dans le coma ; junkie, elle l’a appelé à l’aide au début de son enquête, mais il n’a pu la retrouver à temps), c’est un désenchevêtrement de la mémoire qui nous est offert avec un grand talent. Et je peux dire que l’auteur a joué avec mes nerfs sur toute la deuxième moitié du roman : à chaque fois que je pensais détenir une piste pour résoudre l’énigme, à chaque fois un nouvel indice venait contredire mon soupçon. Donc, un bien bon roman, sur le drame de l’enfance et de la violence conjugale.

Métailié, fév.2006, 296 p. , ISBN 2-86424-566-3, prix : 18 €

Ma note : 4/5

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Commis d'office - Hannelore Cayre

5 Mars 2006, 22:15pm

Publié par Laure

Christophe Leibowitz est avocat pénaliste : il défend bien souvent des proxénètes et accepte, pour boucler ses fins de mois, des commissions d’office mal payées sur des délits mineurs. Mais alors que fait-il en prison, partageant la cellule d’un Albanais à qui il lit l’éducation sentimentale de Flaubert ? Comment est-il arrivé là ? Avocat véreux ? Par une construction habile mêlant situation en prison et retours en arrière, l’auteur reconstruit le parcours de cet avocat au bon cœur légèrement corrompu par l’argent. Pourquoi un tel suicide professionnel ? L’affaire est maligne et les gros bonnets paieront. Je suis un peu surprise de trouver ce roman classé dans les polars, disons que le suspense est juridico-financier ! L’intrigue est osée tout de même, et ma foi, le style vif et alerte.

J’ai eu du mal à croire que ce roman était écrit par une femme tant le vocabulaire et les scénarios sexe trahissent une pensée masculine : bravo pour ce coup de bluff ! De plus Hannelore Cayre est elle-même avocat pénaliste et traite le même genre d’affaires, elle sait de quoi elle parle ! Si la justice n’en ressort pas grandie, apparaissant comme plutôt glauque, (à chacun ses moutons noirs), l’auteur réussit bien à transcrire la violence de l’univers carcéral et ses fonctionnements.

Une réussite donc (même elle n’est pas dans le genre habituel de mes lectures), et ça n’a rien à voir mais c’est un bon point : un vrai livre au papier de qualité à un prix de poche : 6,50 €, c’est tout bon pour les éditions Métailié !

Et Christophe Leibowitz revient dans une autre affaire : Toiles de maître, paru en sept.2005.

Métailié, sept.2004, 124 pages, ISBN 2-86424-508-6, prix : 6,50 €

 

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