Les jardins d'Hélène

Arrêt sur images

13 Avril 2006, 19:48pm

Publié par Laure

Il fait toujours gris, il pleuviote, il fait froid, du coup je me sens encore plus fatiguée... se lamente-t-elle.

Mais j'ai trouvé une première tulipe fleurie dans le jardin :

Puis une deuxième :

Je ne vous parlerai pas livres pendant un bout de temps : pour la simple raison que j'ai entamé un pavé de 600 pages et que j'avance au rythme de 10 pages / soir avant de tomber dans les bras de Morphée... rendez-vous dans ... ?

vue sur le foutoir, et encore, c'est pas réaliste : y a des tas de romans sous les revues !

(et quelques BD ensevelies)

 

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Insecte - Claire Castillon

11 Avril 2006, 21:43pm

Publié par Laure

Claire Castillon fait une entrée remarquée dans l’art difficile de la nouvelle.

Chaque histoire courte est ciselée de la plume acide de l’auteur : c’est violent, douloureux, irréel, atroce, effroyable, fascinant, troublant, etc. !

19 nouvelles sur les rapports mère-fille, des relations qui ne sont jamais simples, bien évidemment, mais qui à travers les mots de Claire Castillon sont pires encore. Qu’elles soient immatures, méchantes, irresponsables ou larguées, ces mères sont ignobles, mais ne vous y méprenez pas, dans ce livre les filles aussi savent être mordantes et cruelles.

Dès la première nouvelle, où une mère de jumelles en balance une sur le périphérique parce qu’elle avait bien dit qu’elle ne voulait qu’une seule enfant, on se dit qu’on a atteint l’ignominie, mais c’est sans compter sur les chutes qui sont toujours de véritables explosifs chez Melle Castillon : pas de bol, elle a jeté la plus sage. Et c’est comme ça tout du long.

On ne peut pas s’empêcher de lire ce livre d’une traite, horrifiée mais troublée, avec la forte envie d’y revenir aussitôt, de décortiquer ces petites pépites si talentueuses mises en scène par une écriture d’une époustouflante maîtrise.

On aime ou au contraire on la prend en grippe dès le départ, mais on ne peut dénier à Claire Castillon une plume aussi acérée que la lame d’un couteau.

Fayard, janvier 2006, 160 pages, ISBN 2-213-62506-9, prix : 14 €

Merci à C. pour le prêt de ce livre.

Ma note : 4,5/5

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Les charmes discrets de la vie conjugale - Douglas Kennedy

10 Avril 2006, 14:04pm

Publié par Laure

Ce dernier roman de Douglas Kennedy est un bon cru, malgré quelques longueurs, offrant deux parties distinctes qui sont dans l’idée et dans le rythme proches à la fois d’A la poursuite du bonheur et de l’homme qui voulait vivre sa vie. (Pour ceux qui connaissent un peu les précédents romans de D. Kennedy !) 

1ère partie donc : C’est le récit de la vie d’Hannah Buchan, étudiante qui choisit de se marier jeune et d’épouser très vite une vie de famille sage et rangée, au fin fond du Maine. C’est une déception pour ses parents, en particulier sa mère, mégère et tête de mule assez insupportable. L’auteur se met dans la peau d’une femme, et ma foi c’est plutôt réussi, pour nous narrer le mariage et la vie d’épouse d’Hannah, de 1966 à 1974. La jeune femme ne tarde pas à s’ennuyer malgré son bébé, et un soir de solitude, s’offre une passade avec une connaissance hébergée sur la recommandation de son père. C’est un piège qui lui coûtera cher : l’homme la contraint à l’aider à s’enfuir au Canada, pour échapper au FBI.  

Hannah s’empresse d’oublier tout cela et de retrouver calme et sérénité dans sa petite vie bien rangée de provinciale et son emploi de bibliothécaire, en attendant mieux.  

2ème partie : Là, grand hiatus, bond en avant de 30 ans, l’auteur nous propulse en 2003, Hannah a maintenant la cinquantaine passée. Active, elle est redevenue enseignante, toujours mariée à Dan, et entourée d’amies fidèles. Les 30 ans passés sous silence se dévoilent peu à peu, mais ce qui va occuper cette seconde partie, c’est l’enquête policière : sa fille Lizzie, abandonnée par son amant marié, a disparu. Suicide ? Meurtre ? Il faut la retrouver. Sans compter que c’est le moment choisi par l’amant fuyard de passage 30 ans auparavant pour refaire surface sous forme d’un livre pas tout à fait honnête. L’héroïne va en vivre, des heures de stress et de combat, mais c’est une battante !  

Il y a des propos intéressants dans ce roman, comme la toute-puissance des médias pour laver son linge sale en public, une critique ouverte de l’Amérique de Georges W. Bush, des oppositions certes un peu trop caricaturales entre progressistes et néo-conservateurs, et des éléments plus énervants, romanesques, un peu trop parfois. Mais il ne faut pas bouder son plaisir non plus, une bonne saga ne fait pas de mal de temps en temps, j’espère simplement que Douglas Kennedy ne basculera pas trop vite dans le Marc Lévy.

J’ai particulièrement aimé la première partie, trouvant la seconde alourdie par un scénario que je trouve inutile : tout le personnage de Lizzie et l’affaire qui tourne autour aurait pu être élaguée, voire disparaître tout simplement. Le roman ne reprend réellement son souffle que dans l’affaire juridique qui oppose Hannah à son ex amant. L’histoire de sa fille disparue me semble un « pathos » un peu trop gros, d’autant que lorsque l’affaire bascule dans la chasse aux sorcières (la lutte contre ce vilain amant resurgi du passé), la recherche de la fille est complètement occultée. Du coup ça ne sonne plus très vraisemblable.

 

Quelques défauts donc, mais un bon pavé quand même, pour la plage … ou pas ! 

 

 Belfond, sept. 2005, 525 pages, ISBN 2-7144-4106-8, prix : 21 €

Traduction de Bernard Cohen

Ma note : 4/5 

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L'âge de glace 2 - un film de Carlos Saldanha

9 Avril 2006, 21:03pm

Publié par Laure

Histoire d'occuper un morne dimanche en l'absence - encore et toujours :-(( de l'homme de la maison, j'ai emmené la tribu au cinéma, où l'Age de glace 2 faisait salle comble.

Revoilà Scrat l'écureuil toujours aussi mordu avec son gland, Manny le mammouth désespéré d'être le dernier de son espèce, et ses copains, Sid le paresseux et Diego le tigre. L'aventure commence avec une nouvelle fonte des glaces qui met en péril toute cette troupe, et la rencontre amoureuse qui se profile avec Ellie, une belle mammouth persuadée d'être un opossum, affublée de ses 2 petits frangins, vrais oppossums, eux, Crash et Edie. Bon évidemment, ça finit bien.

C'est sympa, ça se laisse regarder, mais franchement, j'ai vu mieux et plus drôle comme film d'animation ! Honte à moi, je n'ai pas vu l'Age de glace 1, et pourtant nous avons le DVD à la maison depuis bien longtemps, donc je ne peux pas comparer, mais je fais confiance à mes enfants spécialistes du genre qui à l'unanimité, ont préféré le 1.

Mosquito a parfois eu peur, se cachant sous mon aile... hmm j'en aurais gloussé d'être sa mère poule !!

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L'anniversaire - un film de Diane Kurys

8 Avril 2006, 18:45pm

Publié par Laure

Raphaël Kessler (Lambert Wilson) est PDG d’une société de télé-réalité. Il reçoit un jour un manuscrit dans lequel il découvre sa propre histoire, qui mêle politique, business et trahison fraternelle. Il le fait immédiatement publier. L’auteur est son frère, perdu de vue depuis 25 ans, tout comme leur bande d’amis à qui il a joué un sale tour financier, brisant par là même leur amitié.

A l’occasion de son anniversaire, il réunit la troupe dans une luxueuse villa de Marrakech. Retrouvailles, souvenirs, fous rires, règlements de compte, si parfois cela a un petit goût de déjà vu, ça n’en reste pas moins une excellente réunion d’acteurs sympas : Michèle Laroque, Pierre Palmade, Jean-Hugues Anglade (que je n’avais pas reconnu !), bref un moment de détente que je ne boude pas, aussi suis-je étonnée de découvrir les critiques presse de l’époque plutôt sévères (ici). J’avoue, j’ai bien aimé cette comédie, mais L. Wilson et M. Laroque, déjà, j’adhérais !

Sortie en DVD le 24 avril 2006, déjà disponible à la location.

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mon jardin ce matin

7 Avril 2006, 20:06pm

Publié par Laure

Nan mais qu'est-ce que c'est que ce temps à la c.... Quatre jours déjà qu'il faut gratter le pare-brise le matin, que la voiture affiche moins 2° en partant et que les pelouses sont blanches ! Certes le soleil se réveille dans la journée, mais ne chauffe pas tant que ça. Ce temps m'épuise. En tout cas me fait râler !

Il y a aussi le temps après lequel je cours beaucoup en ce moment, et comme je ne le rattraperai jamais, j'appuie sur "pause" et  m'en vais de ce pas me plonger sous la couette reprendre mon pavé de lecture, en espérant ce soir ne pas m'endormir au bout de 10 pages.

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Je veux (toujours) le prince charmant - Hélène Bruller

3 Avril 2006, 20:59pm

Publié par Laure

Si le premier tome, lu en juin 2005 m’avait enthousiasmée– je découvrais alors une BD pleine d’humour, des vignettes hilarantes et colorées pointant avec drôlerie les petits travers des filles, en particulier trentenaires : la mode et nous, le couple et nous, etc., on s’y retrouvait forcément quelque part – le second tome paru à l’automne dernier et lu ce soir m’a franchement déçue. Madame Zep à la ville a toujours un dessin hors du commun piquant sur le vif ce qu’elle veut caricaturer, mais ça part un peu dans tous les sens, pas de fil qui ferait une histoire, juste des juxtapositions de défauts et préjugés limite vulgaires et bien moins drôle qu’avant. Un volume de trop ?

Albin Michel BD, octobre 2005, ISBN 2-226-16670-X, prix : 13,90 €

Ma note : 2/5 (pour le tome 2)

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Elle fait les galettes, c'est toute sa vie - Karine Fougeray

3 Avril 2006, 17:59pm

Publié par Laure

Ah… les galettes de Karine ! Ce livre a tout une histoire pour moi, longtemps désiré, rapidement arrivé, je l’ai laissé mûrir sur ma table de chevet.

D’abord, la couverture : en vrai, elle est beaucoup mieux que sur n’importe quelle photo du web, y compris sur ce blog. Légèrement granuleuse, on y voit la maille de la marinière marine. En revanche, le titre, le nom de l’auteur et celui de l’éditrice se font discrets, ce n’est pas très lisible, pas du tape-à-l’œil, c’est un livre qui se fait désirer !

Et puis, le titre : elle fait les galettes, c’est toute sa vie. Comme beaucoup je citerai cette phrase de la nouvelle éponyme : « Elle nous nourrit de galettes. C’est sa façon à elle de donner de l’amour», qui traduit à merveille et le recueil, et la Bretagne. Baignée du dernier album de Thomas Fersen, il m’évoque aussi cette chanson que je fredonne « Je n’ai pas la gale » :

« Son jardin donne des ronces,

son chien montre les dents,

ne réveillez pas l’eau qui pionce

ou gare aux accidents.

Elle fait rarement sa toilette,

Elle est sans religion,

Mais elle fait les meilleures galettes

De Lanmeur à Lannion.

(…)

Son jardin donne des ronces

et des fruits qui sont aigres,

Elle me tâte et elle m’annonce

Qu’elle me trouve un peu maigre.

Je vais pouvoir sans danger

me donner à l’ogresse,

car si elle veut me manger,

faut d’abord qu’elle m’engraisse. »

 

Les nouvelles de Karine, c’est un hymne à la mer et au pays breton. C’est un livre d’amour et de nostalgie, de souvenirs et de douceurs, de tendresse et de cruauté, un peu aussi parfois. Avec des mots simples et sans chichis, elle parle de la vie, pas n’importe laquelle, celle qui sent l’iode et la marée. Une Anna Gavalda bretonne, si si.

Quelques nouvelles cruelles toutefois, l’amour de la mer peut-il tout permettre ? Comme cette pauvre fillette soumise au mal de mer parce que tous les week-ends il faut accompagner papa en bateau (« Week-end »), cette fille larguée parce qu’elle n’aime pas les huîtres, les bulots et autres araignées (« un amour de crustacé »), ce touriste qui retrouvera sa voiture noyée parce qu’il n’a pas osé regarder dans les yeux les habitués du bar quand il a demandé l’heure de la marée (et s’il était tout simplement timide, hein ?). Je veux croire aux blagues et au second degré dans les coquillages, mais attention toutefois de ne pas faire de cet amour de la Bretagne et de la mer un chauvinisme exacerbé qui serait au final plus rédhibitoire qu’avenant… J’ai parfois craint de me sentir exclue de ces nouvelles : du genre quand on n’est pas breton on ne peut pas comprendre, ou même si on fait des efforts (j’adore les araignées, celles qui se mangent, mais je ne goûterai jamais aux huîtres ni aux bulots), et je n’ai pas le pied marin, seuls les natifs vrais de vrais qui affrontent la mer savent de quoi ils parlent, ce qui les autoriserait à être arrogants quand on touche à leur région ? J’aime la Bretagne, à ma façon, mais je ne suis pas bretonne. Alors voilà sans doute pourquoi j’ai préféré « à la vase de chocolat », parce que ça peut être universel, tout comme « la mer a tout emporté » et « comment ne pas perdre la tête » (en essayant de ne pas chantonner Bruel).

En dépit de cette impression de m’être parfois sentie légèrement agressée (tous les « estrangers » en prennent pour leur grade, voir aussi « à la pêche » et « stage de voile » qui finissent mal), j’ai aimé ce recueil de nouvelles, qui réussit à s’équilibrer entre amour du pays et exploration sublime de la vie, du couple et des sentiments.

Attention, toutefois, à ne pas s’enfermer dans la vigueur des vagues, il serait dommage que seuls les lecteurs bretons en profitent !

Et de conclure en disant que c’est trop court, à quand un roman, Karine ?

Editions Delphine Montalant, juin 2005, ISBN 2-915779-00-7, prix : 14 €

Ma note : 3,5/5

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Collision, un film de Paul Haggis, avec Sandra Bullock

2 Avril 2006, 17:17pm

Publié par Laure

Un curieux film sur les violences urbaines et ethniques à Los Angeles, construit comme un puzzle. En reconstituant les morceaux, les personnages apparemment sans lien vont se trouver mêler les uns aux autres, du flic au voleur de voiture, de la femme au foyer au dépanneur/ serrurier. C’est avant tout un film sur le racisme, avec un point de vue courageux qui sort de l’ordinaire : la paranoïa de ceux qui agissent en imaginant d’abord que la seule motivation du flic ou de l’assistante sociale ou de l’homme en face d’eux est le racisme. D’où des actes insensés, à force de prêter le mal partout, histoire de se déculpabiliser de sa propre violence. Je réalise que ce film est difficile à résumer car il  n’y a pas de fil linéaire, mais une multitude de saynètes qui s’entretissent. Je regrette que Sandra Bullock soit si peu présente alors qu’on ne parle que d’elle au générique. Quelques longueurs aussi parfois. A voir en location.

 

Ma note : 3/5

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Joyeux Noël, un film de Christian Carion

2 Avril 2006, 17:02pm

Publié par Laure

Pour ma deuxième expérience de cinéma itinérant à la campagne, ce fut Joyeux Noël, de Christian Carion, avec – euh les seuls que je connais – Diane Kruger et Guillaume Canet.

 

En 1914 sur le front. Les tranchées, la boue, la guerre. Le soir de Noël, par le biais de la musique, chants et cornemuse, les Prussiens, les Français et les Ecossais vont faire une trêve. Un cessez-le-feu sur le no man’s land, le temps de partager quelques bouteilles, et une messe qui rassemble tout le monde dans la paix. D’après une histoire vraie, c’est en effet un bon conte de Noël. Mais je n’y ai pas ressenti tant d’émotion que cela, comme les critiques l’annonçaient à tout va. Juste un bon petit film, malheureusement dans le cas présent, déformé par un mauvais format d’image, mais là c’est de la technique indépendante de l’œuvre elle-même !

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