Les jardins d'Hélène

Les Bronzés 3 - amis pour la vie, un film de Patrice Leconte

6 Mars 2006, 13:05pm

Publié par Laure

Hier, pendant que ma grenouille allait voir Bambi 2 avec son père, j’emmenais les grands voir le tant réclamé [par eux] Bronzés 3, amis pour la vie. Je serais bien allée voir Bambi moi aussi, mais l’homme ayant déjà vu les derniers Bronzés et ne souhaitant pas y retourner, je me suis sacrifiée (hum).

Le père a trouvé Bambi très beau, plein d’humour, et poétique. Mosquito le veut illico en DVD, je lui explique qu’il faut patienter les 6 mois règlementaires après sa sortie en salle, mais promis, dans 6 mois, on investira. (Ouf, elle a oublié de me poser la question qui tue : c’est dans combien de dodos ?)

Alors qu’en est-il des Bronzés 27 ans après ? C’est une publicité colorée pour un hôtel-club de Sardaigne ? (Ça tombe bien, moi qui envisageais de visiter cette île bientôt). Popeye (Thierry Lhermitte) a le charme de la cinquantaine mais toujours aussi mufle avec les femmes, Gigi (Marie-Anne Chazel) a (beaucoup) gonflé du haut, Jean-Claude (Michel Blanc) s’est affublé d’une moumoute version Brice de Nice (prononcez à l’anglaise, évidemment) et y a tous les autres aussi, évidemment, Clavier, Jugnot, Balasko, Lavanant, Lamotte, et même des cabots un tantinet hargneux.

J’espère que cette bande de copains s’est bien amusée, parce que quand j’ai entendu que ce film avait coûté 15 millions d’euros, j’avais juré de ne pas le cautionner. (Bon loupé, j’y suis allée, transaction familiale dirons nous). Mais je ne vois pas bien à quoi ont servi ces 15 M, sinon à payer les cachets des acteurs devenus certainement gourmands en 27 ans ?

Alors oui ça se regarde sans peine mais ce n’est pas le film du siècle, on rit mais pas tant que ça, et à vrai dire plus ça va, plus c’est lourd. Et puis à la fin je ne sais plus bien qui a couché avec qui, et à vrai dire j’m’en fous.

Je vous livre cette critique de Danielle Attali dans le JDD, parce que je la trouve très juste : « L’ensemble tient gentiment la route, aidé par quelques répliques vachardes. Mais le charme n’y est plus ».

A part ça je comptais aussi aller voir Mémoires d’une geisha, mais plus je lis de critiques, plus elles sont négatives…

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Commis d'office - Hannelore Cayre

5 Mars 2006, 22:15pm

Publié par Laure

Christophe Leibowitz est avocat pénaliste : il défend bien souvent des proxénètes et accepte, pour boucler ses fins de mois, des commissions d’office mal payées sur des délits mineurs. Mais alors que fait-il en prison, partageant la cellule d’un Albanais à qui il lit l’éducation sentimentale de Flaubert ? Comment est-il arrivé là ? Avocat véreux ? Par une construction habile mêlant situation en prison et retours en arrière, l’auteur reconstruit le parcours de cet avocat au bon cœur légèrement corrompu par l’argent. Pourquoi un tel suicide professionnel ? L’affaire est maligne et les gros bonnets paieront. Je suis un peu surprise de trouver ce roman classé dans les polars, disons que le suspense est juridico-financier ! L’intrigue est osée tout de même, et ma foi, le style vif et alerte.

J’ai eu du mal à croire que ce roman était écrit par une femme tant le vocabulaire et les scénarios sexe trahissent une pensée masculine : bravo pour ce coup de bluff ! De plus Hannelore Cayre est elle-même avocat pénaliste et traite le même genre d’affaires, elle sait de quoi elle parle ! Si la justice n’en ressort pas grandie, apparaissant comme plutôt glauque, (à chacun ses moutons noirs), l’auteur réussit bien à transcrire la violence de l’univers carcéral et ses fonctionnements.

Une réussite donc (même elle n’est pas dans le genre habituel de mes lectures), et ça n’a rien à voir mais c’est un bon point : un vrai livre au papier de qualité à un prix de poche : 6,50 €, c’est tout bon pour les éditions Métailié !

Et Christophe Leibowitz revient dans une autre affaire : Toiles de maître, paru en sept.2005.

Métailié, sept.2004, 124 pages, ISBN 2-86424-508-6, prix : 6,50 €

 

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L'annulaire - Yôko Ogawa

4 Mars 2006, 14:06pm

Publié par Laure

Si vous aimez l’atmosphère étrange et fascinante des romans d’Ogawa, alors celui-ci remplit bien son contrat. L’héroïne change de travail après avoir perdu une partie de son annulaire dans une usine d’embouteillage de sodas. Elle postule dans un laboratoire un peu particulier, dirigé par un certain M. Deshimaru, taxidermiste de son état. Les objets qu’il naturalise sont un peu particuliers : des ossements d’oiseau, des champignons, un air de musique, des choses déroutantes mais qui pour leurs propriétaires sont essentielles. Ils viennent les déposer dans ce laboratoire de « spécimens » pour s’en libérer. Peu à peu se noue une relation charnelle entre la jeune employée et son patron, par le biais notamment d’une paire de chaussures qu’il lui offre. Là encore, ces chaussures ont un pouvoir étrange. Fétichisme, trouble, on retrouve dans ce récit cette atmosphère légèrement morbide et inquiétante qui fait le style si particulier d’Ogawa. La fin est surprenante, car le spécimen que souhaite déposer la jeune femme n’est pas forcément celui qu’on attend, entre titre de l’ouvrage et prégnance des chaussures, tous les doutes sont permis. Un bon récit, à l’épurement japonais parfait.

Actes Sud, coll. Babel, sept.2000, 94 pages, ISBN 2-7427-2897-X

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Carla on my mind - Cyril Montana

4 Mars 2006, 11:20am

Publié par Laure

Le narrateur, parisien, trentenaire, s’épuise à nous raconter ses errances après sa rupture amoureuse d’avec Carla. Seul, il explore des mondes souterrains et consomme toutes sortes de substances pour essayer d’oublier sa belle : drogues, alcool, rencontres sur le net qui ne le mènent nulle part. Tout lui pèse : son boulot, sa colocation, son ennui. Et nous lecteurs ? On a envie de le secouer, cet enfant gâté immature ! Ce roman est le bon reflet d’une génération, mais qu’en sera-t-il dans quelques décennies ? La plume est alerte et le langage djeun’s, mais c’est aussi furieusement nombriliste et creux. Le sexe facile décrit crûment ne trahit que le grand esseulement de l’homme abandonné. Carla on my mind est donc une lecture rapide et divertissante, mais qui au final n’apporte pas grand-chose.

Le Dilettante, mars 2005, 156 pages, ISBN 2-84263-102-1, prix : 13,50 €

Ma note : 3,5/5

 

 

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Une pièce montée - de Blandine Le Callet

3 Mars 2006, 18:01pm

Publié par Laure

Une pièce montée, c’est le récit d’un mariage bourgeois vu par différents personnages, avec son lot de convenances mais aussi de surprises.

L’auteur invite son lecteur à la cérémonie qui doit unir Vincent et Bérengère, et c’est à travers le prisme déformant (ou non), drôle ou cynique, fatigué ou émouvant des invités ou protagonistes que l’on découvre les travers de chacun, et l’hypocrisie de la journée. Il y a d’abord Pauline, la demoiselle d’honneur, 8 ans, rêveuse mais lucide sur les agissements des adultes. Il y a Bertrand, le prêtre épuisé, stressé, pas loin de péter les plombs (un bon point de vue, inattendu !), puis Madeleine, la grand-mère, Hélène, la belle-sœur qui a tout pour être heureuse, bon mari belle situation trois beaux enfants et pourtant…, Marie la sœur aînée de la mariée, toujours pas casée ça fait désordre, la rebelle de la famille, qui fait son coming out sur la piste de danse, Jean-Philippe, l’oncle qui ne supporte plus sa famille bourgeoise, Vincent, le marié, qui n’a plus l’air de reconnaître sa femme, et Damien, une vague connaissance aux fantasmes curieux (séduire les laides dans les mariages!). Tout cela avant de conclure sur la confidence de Madeleine à sa petite fille Bérengère, la reine du jour : un secret de famille jusqu’alors bien gardé, qui arrive un peu comme un cheveu sur la soupe, comme s’il fallait ajouter un dernier cliché un peu larmoyant, car il faut se délivrer avant la mort, et Bérengère a le petit quelque chose en plus pour être la récipiendaire de ce secret. Je partage tout à fait l’avis de  Clarabel sur ce livre. Il reste néanmoins un bon roman, divertissant, bien écrit et agréable. Mais pour moi, la qualité des chapitres (de l’analyse des personnages) va en diminuant, et c’est un peu dommage … d’où une fin un peu bateau…

Ce livre me faisait penser à une nouvelle hors commerce d’Anna Gavalda, l’échappée belle, offerte par France Loisirs fin 2001 : trajet en voiture pour se rendre à un mariage, belle-sœur coincée et rabat-joie, fratrie (2 garçons, 2 filles) trentenaire qui se retrouve pour l’occasion, veut garder son âme d’enfant et partage une dernière fois cette complicité radieuse en s’échappant d’un mariage trop guindé, avec tout le talent naturel qu’on connaît à Gavalda pour décrire la vie, les joies simples et les faux-semblants.

Cet extrait : p.111 « Comment en est-elle arrivée là ? Qu’est-ce qu’il faudrait changer ? Elle n’a pas de réponse. Elle ne sait pas. Elle aime encore son mari. Et pourtant, c’est comme si quelque chose était mort, très profondément, dans son cœur, comme s’il n’éveillait plus en elle aucune émotion. Seulement l’attachement à ce qu’ils ont fait et vécu en commun. Une sorte de fidélité à leur mariage, qui n’a pas été malheureux.

Oui, elle aime son mari. Il est intelligent. Il travaille comme un fou, et elle est fière de sa réussite. Il ne s’occupe pas assez des enfants, mais comment le lui reprocher, avec tout le travail qu’il a ? (…) »

p.113 « les enfants, ça ne la retient pas. De toute façon, Alexandre est tellement peu à la maison que ça ne fera pas beaucoup de différence dans leur vie. A la limite, un week-end sur deux rien qu’avec leur père, ils le verraient plus que maintenant. »

Stock, fév. 2006, 319 pages, ISBN 2-234-05851-1, prix 17,50€        

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Fuir la morosité

3 Mars 2006, 16:55pm

Publié par Laure

Voilà quinze ans déjà que je fréquente cette maison, posée au milieu de nulle part. Quinze années d’obligations familiales d’abord vécues avec bonheur, du moins … une bonne volonté. Aujourd’hui, la crasse et la médiocrité – dans tous les sens du terme – de cette maison me deviennent insupportables. Même l’homme se lance dans un grand ménage, c’est dire !

Je ne suis pas préparée à l’ennui. Enfin, à toutes ces contradictions/convenances familiales qui me musèlent. Alors j’ai marché dans le froid, pour la seizième année, sur la même route. Le pire, c’est que je suis sûre que la photo trahira un paradis qui pour moi est un enfer !

Pendant une petite semaine fiston a passé 85% de son temps d’éveil à jouer à la PS2 avec son cousin (habituellement je n’autorise pas d’emporter la console de jeux en vacances mais aujourd’hui je sais que sans cela, il deviendrait fou presque aussi vite que moi), grandinette a admirablement oscillé entre relecture de vieilles BD et balades à vélo en solitaire, quant à mon Mosquito, elle est devenue la pro du paintbrush sur le PC de son père.

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Départ

25 Février 2006, 17:48pm

Publié par Laure

Demain je prends le train vers le Sud. Rejoindre la tribu chez belle-maman. Escale dans la ville rose puis arrêt dans la campagne tarnaise, là où l'ADSL n'est pas prêt d'arriver ni mon opérateur de téléphone de capter un signal.

Le plus dur ce soir, va être de choisir les livres à emporter dans les bagages : pas trop pour que ce ne soit pas trop lourd, pas trop pour que tout rentre dans le sac, pas trop parce que j’ai souvent les yeux plus gros que le temps de lire, mais assez parce que j’ai peur d’en manquer ! Mais je suis sûre que les lecteurs savent de quoi je cause…

Allez, préparer l’absence pour le chat le hamster les poissons rouges (maudits enfants qui me font une ménagerie et puis qui c’est qui nourrit qui nettoie hein ?), et quelques vêtements !

A vendredi….

 

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La vengeance de Germaine - Emmanuelle Eeckhout

25 Février 2006, 16:26pm

Publié par Laure

A la ferme, tous les animaux s’entendent bien, sauf Germaine et Lulu, qui se disputent tout le temps. Lulu est une belle poule très dodue, coquette et volubile. Germaine est une poule moche, acariâtre et solitaire. Lulu pond six beaux gros œufs qui donnent naissance à six poussins magnifiques, Germaine un seul tout petit qui devient vite aussi mauvais que sa mère. Les enfants de Lulu se moquent tout le temps du maigrichon mauvais élève de Germaine. C’en est trop, elle décide de se venger ! Elle apporte alors chaque jour de délicieux gâteaux à Lulu qui les adore… jusqu’au jour où la fermière vient au poulailler chercher une poule pour le dîner. Mais prenez donc Lulu, c’est la plus dodue ! Et c’est ainsi que Lulu fut appréciée… pour la dernière fois !

On a souvent reproché à cet album une fin plutôt immorale, moi je la trouve juste rigolote, cette histoire de poulettes ! Et puis les enfants savent bien que c'est une histoire, que c'est "pour de faux". Certes elle est terrible cette vengeance, mais drôle aussi, éclairée avec humour par l’illustration. Comme quoi la gourmandise est un vilain défaut qui vous perdra ! De quoi discuter justement sur les différences, sur la jalousie, la méchanceté... C’est un album très aéré, fond blanc, dessin très fin tout en douceur, qui allège la cruauté de l’histoire.

Dès 5 ans.

Pastel, EDL, 2002, ISBN 2-211-06579-1, prix : 8,50€ 

Bon, Over-blog a décidé de bugger, ça fait 4 fois que j'essaie de mettre cet article en ligne ! Z'en voulez pas de mes poulettes ? pourtant elles sont en pleine(s) forme(s), Germaine et Lulu !

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Pomelo est bien sous son pissenlit - Ramona Badescu et Benjamin Chaud

25 Février 2006, 14:14pm

Publié par Laure

Pomelo est un petit éléphant de jardin, tout petit, tout rose. Il vit sous un pissenlit, et il y est très bien sous son pissenlit ! Avec sa longue longue longue trompe, il vit plein d’aventures, il fait des farces, il s’emmêle dedans. Il y a trois histoires dans ce petit livre : Pomelo est bien sous son pissenlit, Pomelo a peur, et les jours amusants. On fait aussi la connaissance des amis de Pomelo dans son jardin très coloré. 

La quatrième de couv indique : 3 histoires, 75 carottes, 83 navets, 122 poireaux, et 1 éléphant de jardin… et là on est bien tenté de revenir en arrière pour s’amuser à les compter, ces beaux légumes, surtout que le petit lecteur de 4-5 ans, public parfait pour cet album, est souvent en train d’apprendre à compter, justement. On peut aussi chercher les autres légumes dessinés mais non cités. Bef, un album tout en douceur mais aussi en possibilités de lectures ! (Pomelo a peur de s’être trompé d’histoire quand il se retrouve en petit chaperon rouge dans la forêt). Un format inhabituel pour un album, mais déjà un  classique à qui je souhaite longue longue vie.

A découvrir également : Pomelo est amoureux, Pomelo rêve, Pomelo se demande…

 

Albin Michel Jeunesse, 2002, ISBN 2-226-12843-3, prix : 11.90 €

 

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un rien m'habille - photographies de Philippe Vaurès-Santamaria, texte d'Elodie Piveteau

24 Février 2006, 20:28pm

Publié par Laure

Ce petit livre est une histoire brève et synthétique de la lingerie féminine, mais abondamment illustrée par les sublimes photographies de Philippe Vaurès-Santamaria. On peut regretter le format compact (15 X 17 cm seulement) mais la qualité est au rendez-vous et le prix tout petit : on ne peut pas tout avoir ! L’ouvrage fait la part belle aux parures modernes, si bien que l’on pourrait penser parfois à un catalogue publicitaire ou de VPC, mais l’auteur évite cet écueil  en ne légendant pas les photos : pour les modèles actuels, on ne sait pas de qui ils sont ! Dommage d’ailleurs car quelques hauts (ou bas) sont si beaux que j’aurais bien aimé avoir une idée du créateur, de l’année, etc. Seules 3 lignes de remerciements en fin d’ouvrage créditent les marques, mais sans précisions quant aux pages du livre. C’est donc bien seulement pour le plaisir des yeux !

Un aperçu de ce petit jeu de mode historique à travers 6 chapitres, ne cherchez pas le sommaire, il n’y en pas ! je vous le livre ici : 1) de l’artisanat à l’industrialisation, 2) au temps du trousseau, 3) histoire de couleurs, 4) morceaux choisis, 5) de l’alcôve au grand écran, 6) matières premières.

Cet extrait : "la lingerie nourrit le narcissisme qui sommeille en chacune. C'est Chantal Thomass qui le comprit parfaitement en remettant au goût du jour les dessous canailles. Pour elle, à la fin des années 1970, "les femmes ont redécouvert qu'avec la lingerie elles pouvaient avant tout se faire plaisir à elles-mêmes." Le désir de plaire est doublé du plaisir de se plaire" (p.188)

Fitway Publishing, 2005, 2-7528-0147-5, prix : 13 € 

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